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‘C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe’: Decolonizing plantationocene visualities in Amalia Ramanankirahina’s Le grand couvert
- Source: International Journal of Francophone Studies, Volume 25, Issue 1-2, Sep 2022, p. 93 - 117
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- 13 Dec 2021
- 13 May 2022
- 01 Sep 2022
Abstract
This article explores how the installation Le grand couvert by Malagasy artist Amalia Ramanankirahina intersects colonial plantations and a French Parisian orchard to decolonize contemporary French ecological thinking. As this article explores how French rural ecologies are embedded within a wider variety of environments and their violent plantationocenic histories, it argues that Le grand couvert performs ‘aesthetic marronage’, a form of fugitivity that breaks through ‘traditional’ plantation visual cultures – ones that freeze plantations into a space of leisure and exoticism, albeit a violent one. Tracing the contours of the material, economic and ecological, ‘legacies’ of the plantationocene in and across contemporary France and its overseas territories, this article ultimately demonstrates how Le grand couvert helps interrogate what Stephanie Posthumus has called ‘ecological dwelling’, the evolving processes of bodies in and with space. While Posthumus understands ecological dwelling primarily along urban/rural paradigms, Ramanankirahina’s decolonial work injects new perspectives on this concept. In Le grand couvert, the plantation bleeds into the colonial space of a former rural space now known as a banlieue. At the intersection of the plantation and the banlieue, aesthetic marronage reveals the tensions of dwelling ecologically in sites that racially and economically restrict one’s subjective formation.
RésuméCet article explore la façon dont l’installation Le grand couvert (2014) de l’artiste malgache Amalia Ramanankirahina entrecroise l’espace de la plantation coloniale et celui d’un verger de banlieue parisienne afin de décoloniser la pensée écologique française contemporaine, dont les courants ont effacé la grande diversité d’environnements plantationocènes en faveur d’une écologie portée sur un monde rural français en extinction. Il propose que Le grand couvert crée un «marronage esthétique» qui donne à voir des formes de fugitivité se déjouant des codes visuels des cultures de plantations, tels que le supposé exotisme d’un environnement propice à la découverte, la végétation luxuriante, et les explorations de territoires dits vierges. Dans Le grand couvert, l’espace de la plantation s’inscrit dans celui de la banlieue française, elle-même socialement et politiquement marginalisée. Traçant les contours des ecologies coloniales en France et dans les territoires d’outre-mer, cet article démontre comment Le grand couvert injecte d’une pensée décoloniale ce que Stéphanie Posthumus nomme ‘ecological dwelling’ (l’habiter écologique). Pour Posthumus, la notion de ‘ecological dwelling’ s’entend principalement autour d’axes urbains et ruraux. A la croisée de la plantation et de la banlieue parisienne, le marronage esthétique du Grand couvert révèle toutes les tensions que soulèvent le concept de ‘ecological dwelling’ dans des espaces dont les dynamiques raciales, écologiques, et économiques, empêchent toute formation de subjectivité individuelle et de groupe.