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International Journal of Francophone Studies - Volume 18, Issue 1, 2015
Volume 18, Issue 1, 2015
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Les écrivains francophones du Maghreb face à la langue française: Lingua franca ou ‘gueule du loup’?
More LessThis article examines the position of Maghrebi Francophone writers vis-à-vis the French language in both colonial and postcolonial contexts. To some writers, using the language of the ‘Other’ is synonymous with what Frantz Fanon calls ‘alienation’. Consequently, some writers simply stop writing altogether (as was the case for Malek Haddad). Others view French merely as a linguistic tool that they ‘borrow’ for their writing, since their native language (colloquial Arabic, for example) is not written. In this process of writing in French, a clash takes place between the mother tongue and the borrowed language which, for scholars like Edouard Glissant and Abdelkébir Khatibi, makes way for new and very interesting phenomena. The Other’s language also functions as a liberating force for women’s writing; such is the case of Assia Djebar. Last, but not least, this article examines how Kateb Yacine switches to another mode of creation (theatre), using the vernacular languages of everyday life, including derja and Kabyle.
Cet article analyse la position des écrivains francophones du Maghreb par rapport à la langue française dans les contextes colonial et postcolonial. Pour certains d’entre eux, l’utilisation de la langue de l’Autre est synonyme d’aliénation (selon le terme de Frantz Fanon), et par conséquent, certains écrivains abandonnent l’écriture, tel est le cas de Malek Haddad. Pour d’autres, le français n’est qu’un instrument linguistique qu’ils ‘empruntent’ pour leur écriture puisque leur(s) langue(s) maternelle(s) ne s’écri(ven)t pas. Dans ce processus d’écriture en langue française, un choc s’opère entre le souffle de la langue maternelle et la langue d’emprunt, ce qui engendre des phénomènes nouveaux et très intéressants pour des intellectuels tels Edouard Glissant et Abdelkébir Khatibi. La langue de l’Autre peut aussi fournir une force libératrice pour l’écriture des femmes; c’est le cas d’Assia Djebar. Kateb Yacine, quant à lui, fait un retour vers les langues que le peuple pratique tous les jours, à savoir l’arabe dialectal et le kabyle, et ce par le biais du théâtre populaire.
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Identités multiples dans l’écriture francophone des Italiens de Tunisie: la mission de l’écrivain dans l’œuvre de Cesare Luccio (1906–1980)
More LessThis article focuses on Francophone Italian literature of Tunisia and more particularly on the work of Cesare Luccio (1906–1980). Halfway between French colonizers and colonized Tunisian, Italian emigrants challenged French acculturation in Colonial Tunisia. What are the motivations that led Italian expatriates to experiment with forms of French writing? The first part of this article discusses the issues of identities and languages in a context of separations and shared cultures. It will then examine more deeply the Francophone work of Cesare Luccio, i.e. the novel Cinq hommes devant la montagne (1933) and the collection of short stories Humbles figures de la cité blanche ou la Sicile à Tunis (1934). How does this writer consider his own community in his writings on the fringes of French and Italian literatures? What is the role of his French-speaking literary work?
Cet article présente un regard critique sur la littérature italienne francophone de Tunisie à travers une analyse de l’œuvre de Cesare Luccio (1906–1980). À mi-chemin entre colonisateurs français et colonisés tunisiens, les écrivains italiens de Tunisie sont confrontés à l’acculturation française. Quelles sont les motivations qui ont mené des émigrés d’origine italienne à expérimenter des formes d’écriture française en Tunisie coloniale? La première partie de ce texte aborde les enjeux identitaires de cette littérature, à savoir la question de la langue, dans un contexte de séparations et de cultures partagées. Il s’agira ensuite d’examiner de plus près l’œuvre francophone de Cesare Luccio, à savoir le roman Cinq hommes devant la montagne (1933) ainsi que le recueil de nouvelles Humbles figures de la cité blanche ou la Sicile à Tunis (1934). Quel regard porte l’écrivain sur sa propre communauté dans ses écrits aux marges des littératures française et italienne? Quel rôle confie-t-il à son écriture d’expression française?
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Multilingual literature and official bilingualism in Cameroon: Francis Nyamnjoh’s A Nose for Money (2006) and Patrice Nganang’s Temps de chien (2001)
More LessThis article considers the literary comment of two contemporary Cameroonian writers on the mismatch between the official policy of bilingualism and the linguistic reality of what has been described as ‘one of the most multilingual countries on earth’. Francis Nyamnjoh and Patrice Nganang write from opposite sides of Cameroon’s official language divide – Nyamnjoh’s A Nose for Money is written in English, and Nganang’s Temps de chien in French. However, the writers share a preoccupation with the question of language, as well as with the sociopolitical realities of contemporary Cameroon. This article outlines the context against which the policy of official bilingualism was instituted in Cameroon, and considers the strategies adopted by Nyamnjoh and Nganang in order to portray the constraints of official bilingualism, drawing on Edouard Glissant’s notion of multilingualism to understand the creative ways in which Nyamnjoh and Nganang express the multilingual reality of Cameroon in their literary texts.
Cet article considère le commentaire littéraire de deux écrivains camerounais contemporains sur la disparité entre la politique officielle du bilinguisme officiel et la réalité linguistique d’un pays décrit comme ‘one of the most multilingual countries on earth’. Francis Nyamnjoh et Patrice Nganang écrivent des côtés opposés de cette division linguistique officielle – A Nose for Money de Nyamnjoh est écrit en anglais et Temps de chien de Nganang en français. Cependant, les deux écrivains partagent une même préoccupation à l’égard des questions linguistiques aussi que des réalités sociopolitiques du Cameroun contemporain. Cet article souligne le contexte contre lequel la politique du bilinguisme officiel a été instituée au Cameroun et considère les stratégies adoptées par Nyamnjoh et Nganang afin de représenter les contraintes de ce bilinguisme, s’appuyant sur la notion de multilinguisme d’Edouard Glissant pour mieux comprendre les stratégies créatives adoptées par Nyamnjoh et Nganang afin d’exprimer la réalité multilingue du Cameroun dans leur textes littéraires.
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Les défis de la traduction du théâtre multilingue: le cas de Requiem for the Last Kaiser
More LessThe translation of multilingual theatre presents challenges since it queries the generally accepted definition(s) and characteristics of translation as a process and as a product. To date, much research has been carried out with regards to multilingual translation and theatre translation separately, but less on both (multilingual theatre translation), thus doubling the challenge. The aim of this study is to examine the different strategies, techniques and thought processes involved in solving the challenges encountered in the translation of the multilingual play Requiem for the Last Kaiser (1998), written by the Cameroonian playwright Bate Besong and recounting the population’s uprising against a dictatorship in a neo-colonial country. This study identifies these challenges and compares the strategies and techniques used to translate the multilingual occurrences in Requiem for the Last Kaiser to those currently recommended in Translation theory as well as by practitioners.
La traduction du théâtre multilingue présente des défis puisqu’elle remet en question les définitions et les caractéristiques généralement acceptées de la traduction en tant que processus et produit. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur la traduction multilingue et la traduction théâtrale séparément mais on rencontre peu l’association des deux (traduction théâtrale multilingue), ce qui ajoute au défi initial. Le but de cette étude est d’examiner les différentes stratégies, techniques et procédures mises en œuvre pour aborder les défis rencontrés dans la traduction de la pièce de théâtre multilingue Requiem for the Last Kaiser (1998). Elle a été écrite par le dramaturge camerounais Bate Besong et raconte le soulèvement de la population d’un État néocolonial contre son pouvoir dictatorial. La recherche s’est faite en identifiant ces défis et en comparant les stratégies et techniques effectivement utilisées dans la traduction des occurrences multilingues de Requiem for the Last Kaiser et celles préconisées par les théories traductologiques et les praticiens.
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Between mother tongue and ‘ceremonial tongue’: Boubacar Boris Diop and the self-translation of Doomi Golo
More LessThis article is a case study focusing on the not-so-common experience of writing and publishing in French as well as in an African language. Senegalese writer Boubacar Boris Diop decided to switch from French to his mother tongue, Wolof, after a stay in Rwanda as part of the ‘Rwanda, écrire par devoir de mémoire’ project. This study focuses specifically on the novel Doomi Golo and on Diop’s self-translation of the text into French. What is at stake in the translation from Wolof to French? How has Boubacar Boris Diop managed to translate or transpose his text for different audiences? To what extent have traditional literary patterns influenced the writing of the text? These are a few of the questions raised and discussed in this contribution.
Cette contribution se présente sous forme d’une étude de cas et s’intéresse à une expérience encore relativement marginale dans le champ des littératures francophones: celle de l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop. Représentant important de la littérature francophone durant les années 1980–2000, celui-ci a en effet décidé d’effectuer un retour vers sa langue maternelle, le wolof, après un séjour au Rwanda dans le cadre de la résidence d’écriture ‘Rwanda, écrire par devoir de mémoire’. La présente contribution s’intéresse en particulier à l’expérience d’auto-traduction que son premier roman en Wolof, Doomi Golo, a fait naître. Que se joue-t-il dans le travail de traduction entre Wolof et Français? Quelles nécessaires adaptations / transpositions se font jour? Comment les traditions littéraires (génériques et de réceptions) influencent-elles le texte même? Voici quelques-unes des questions abordées au long de cette contribution.
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Le nouveau roman africain, au carrefour des langues et des dialectes
More LessOne of the characteristics of the writing of the new generation of African writers is the substantial intrusion of the foreign language into the text. This intrusion, the consequence of linguistic mixing, brings us to the question of an identity that is between here and elsewhere. Indeed, the insertion of the foreign language into the language of writing establishes a certain dialogue between the book’s readership and its socio-cultural background. As a result of these intrusions, the reader is plunged into the heart of another culture. The novel that makes its progress through bilingualism draws upon popular inheritance, not in a vision of shrivelled realism, but rather in a particular relational poetics. The cohabitation of French and the other language, or the ‘bi-language’ as Khatibi called it, within the novel conceived as a space of free writing, is in fact a form of this opening up of the word, a linguistic intertextuality that results in the space of the novel becoming a laboratory, which must take account of this state of mistrust towards the doxa. What then is this multilingualism? What reading should be given to this linguistic dislocation? Should we inscribe it in a dialectical relationship with the language of writing?
Une des caractéristiques de l’écriture de la nouvelle génération des écrivains africains est l’intrusion massive de la langue étrangère dans le texte. Cette intrusion qui s’inscrit dans un rapport de métissage linguistique redonne à penser la question de l’identité entre l’ici et l’ailleurs. En effet, l’insertion de la langue étrangère dans la langue d’écriture instaure un certain dialogue entre le destinataire du livre et son milieu socioculturel. Par ces intrusions le lecteur est ainsi plongé au cœur de sa propre culture. Le roman qui effectue son cheminement à travers le bilinguisme convoque l’héritage populaire non pas dans une vision de réalisme racorni mais plutôt dans un rapport de poétique relationnelle assez particulier. La cohabitation de la langue française et la langue-autre ou la ‘bi-langue’ comme l’avait baptisée Khatibi, au sein du roman conçu tel un espace de l’écriture libre, est en fait une forme de cette béance au monde, une intertextualité linguistique qui fait que l’espace du roman se mue en un laboratoire qui rend compte de cet état de défiance vis-à-vis de la doxa. Qu’en est-il de ce plurilinguisme ? Quelle lecture donner à cet éclatement linguistique ? Faut-il l’inscrire dans un rapport dialectique avec la langue d’écriture ?
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