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International Journal of Francophone Studies - Volume 22, Issue 3-4, 2019
Volume 22, Issue 3-4, 2019
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Fasting, feasting: The resistant strategies of (not) eating in Ananda Devi's Le Voile de Draupadi and Manger l'autre
More LessAbstractThis article explores representations of fasting and feasting in Le Voile de Draupadi (1993) and Manger l'autre (2018) by contemporary Francophone Mauritian author, Ananda Devi, teasing out the resistant strategies of (not) eating to the power dynamics entrenched within her global, postcolonial settings in which the politics of gender, neo-colonialism and advanced capitalist consumer culture compete in the regulatory domination of the individual body. Reading these two novels together offers space for reflection on the different meanings – psychical, familial, religious, cultural, political, historical – that converge on the bodies of her protagonists, and the ways that these meanings may exceed singular or conventional interpretations of both fasting and feasting. Written 25 years apart, and set in different locations, one in Mauritius, the second in an unnamed although recognizably western nation, Devi's novels speak to one another across these spaces, tracing the global flows of attitudes towards the body and practices of consumption. In so doing, Devi's writing illuminates the embedded, crisscrossing power dynamics and layered drives exhibited by these fasting, feasting bodies, and their divergent – but resonant – strategies of resistance in the practices of (not) eating across the contemporary, globalized world.
RésuméCet article se penche sur les représentations du refus de manger et de la consommation excessive dans Le Voile de Draupadi (1993) et Manger l'autre (2018) d'Ananda Devi, écrivaine mauricienne francophone; il détermine les stratégies de résistance des actes de (ne pas) manger aux dynamiques du pouvoir ancrées dans des lieux globaux et postcoloniaux, dans lequels s'entremêlent et se battent les politiques du genre, du néo-colonialisme, et de la culture du nouveau capitalisme, pour la domination régulatrice du corps individuel. L'analyse de ces deux romans offre un espace pour réfléchir sur les significations variées – psychiques, familiales, réligieuses, culturelles, politiques, historiques – qui convergent sur les corps de ses protagonistes, et sur les manières dans lesquelles ces significations pourraient dépasser les catégories singulières et conventionelles du refus de manger et de la consommation excessive. Écrits avec vingt ans d'intervalle, l'un qui se déroule à l'île Maurice, l'autre dans une nation qui n'est pas nommée mais qui exhibe des caractéristiques d'une culture occidentale réconnaissable, les romans de Devi se parlent à travers ces lieux, traçant les flux globaux des attitudes envers le corps et les pratiques de la consommation. En faisant ainsi, l'écriture de Devi éclaire les dynamiques du pouvoir enracinées et entrecroisées et les pulsions polyvalentes manifestées par ces corps sous- et sur- alimentés, ainsi que leurs stratégies de résistance (différentes mais résonantes) dans la pratique de (ne pas) manger à travers le monde globalisé contemporain.
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Choses d'apparat: The poetics of dress in Michel Leiris's L'Afrique fantôme
By Peter PoianaAbstractMichel Leiris's treatment of clothing in L'Afrique fantôme, his diary account of his journey through Africa as part of an ethnographic expedition, demonstrates how dress habits constitute a value-laden system. Clothing belongs to a category of objects, which includes talismans and masks, that Leiris calls 'choses d'apparat' because of their tendency to acquire a ceremonial significance. As such, they mark indelibly the travellers' first impressions of the men and women they encounter. Leiris's substantial body of autobiographical writing shows that his interest in clothing is not limited to his travels but goes back to his most distant childhood memories, in which items of dress acquire a distinct theatrical significance. The present study examines the descriptions of dress in L'Afrique fantôme in terms of what they reveal about the respective attitudes of the European travellers and local populations they meet. It explains also how dress habits function as a bearer of cultural values and as a mediator in situations of intercultural contact. It shows finally how dress plays a key part in Leiris's critique of exoticism and colonial stereotypes, by means of which he engages in a different kind of human exchange than that practiced by his scientifically trained colleagues.
RésuméLe traitement de l'habillement dans L'Afrique fantôme, le journal tenu par Michel Leiris lors de sa participation dans une mission ethnographique en Afrique, souligne son fonctionnement comme système de valeurs. Les vêtements font partie d'une classe d'objets qui comprennent des talismans et des masques, objets que Leiris nomme 'choses d'apparat' en raison de leur capacité à revêtir un sens rituel. Ce sont les objets qui informent les premières impressions des voyageurs européens devant les hommes et les femmes qu'ils croisent. Le corpus important d'écrits autobiographiques de Leiris atteste de l'intérêt qu'il porte, depuis sa plus petite enfance, à ces objets privilégiés qui y acquièrent une signification proprement théâtrale. À partir de l'analyse des descriptions de l'habillement dans L'Afrique fantôme, l'étude montre dans quelle mesure les vêtements informent l'attitude des voyageurs et celle des populations locales lors de leurs rencontres. Elle explique également comment les vêtements, en tant que mode de transmission des valeurs, jouent le rôle de médiateur dans les moments de contact les plus intenses. Il est question enfin de montrer comment l'habillement participe d'un discours critique visant l'exotisme et les préjugés coloniaux. Cette remise en question totale permet d'envisager un autre type d'échange interculturel que celui pratiqué par les collègues ethnologues de Leiris.
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Angry laughter: Postcolonial representations of dictatorial masculinities
More LessAbstractFocusing on the representation of the masculinity of dictator figures in Cheik Aliou Ndao's Mbaam dictateur (1997) and Baba Galleh Jallow's Angry Laughter (2004), this article explores the imbrication of social realities, power structures and literary expression that characterizes these texts as dictator-novels. It considers the writers' reappropriation of the border between animal and human as a means by which to level an allegorical political critique in the guise of a fable. In so doing, it emphasizes their representation of the hypermasculine body of the dictator and its centrality to emerging nation states that are defined by class and ethnic relations. Finally, its focus turns to the importance of voice to examine the aesthetic of these two dictator-novels, which is of equal importance to our understanding of these texts as their thematic representation. The article thus takes these two literary works as case studies for the dictator-novel at the turn of the twenty-first century to examine the ways in which African writers use the dictator-novel to express the disenchantment of citizens with the long and faltering process of decolonization that, in many countries across Africa, had seen the emergence not of an ideal postcolonial democracy, but instead of a de-humanizing neo-colonial autocracy.
RésuméEn mettant l'accent sur la représentation de la masculinité des dictateurs dans Mbaam dictateur de Cheik Aliou Ndao (1997) et Angry Laughter de Baba Galleh Jallow (2004), cet article propose d'examiner l'imbrication des réalités sociales, des structures de pouvoir et de l'expression littéraire qui caractérisent ces textes comme des romans de la dictature. L'article considère la réappropriation littéraire des frontières entre animal et humain comme un moyen permettant de porter un jugement critique allégorique politique par le biais de la fable. Dans ce cadre, l'article souligne la représentation hyper-masculine du corps du dictateur et la centralité de ce corps aux états-nations émergents qui sont définis par des rapports de classe et des relations inter-ethniques. Enfin, l'article insiste sur l'importance de la voix pour signaler que les esthétiques de ces deux romans de la dictature sont d'une importance égale à la représentation thématique pour notre compréhension de ces textes. Ainsi, l'article prend ces deux romans comme étude de cas pour le roman de la dictature au début du 21e siècle afin d'examiner comment les écrivains africains utilisent le roman de la dictature pour exprimer le désenchantement des citoyens avec le long et hésitant processus de la décolonisation qui, dans plusieurs pays africains, a conduit à l'émergence non pas d'une démocratie postcoloniale idéale, mais d'une autocratie néocoloniale déshumanisante.
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Penser et jouer l'absurde dans le théâtre haïtien: Corps, mémoire, possession
More LessRésuméCet article propose une lecture critique de Chemin de fer, pièce de théâtre écrite par le Congolais Julian Mabiala Bissila et mise en scène par le comédien haïtien Miracson Saint-Val dans le cadre du Festival Quatre Chemins en Haïti (2017). A travers la manifestation de la violence dans l'œuvre, nous verrons que se dégage une esthétique de la performance de l'absurde qui lie la représentation scénique de la pièce au travail de l'écriture, les deux ouvrant sur une théâtralité que l'on pourrait qualifier de 'rituelle' (soit basée sur les techniques de l' 'ethnodrame' élaborées par Louis Mars). Il s'agit également de voir combien la pièce se prête à une juxtaposition possible de plusieurs réalités historiques, la guerre civile congolaise entrant sur scène en résonnance avec l'actualité haïtienne. Ces questions en suscitent une autre, à laquelle cet article tentera de répondre : Peut-on parler d'un 'théâtre de l'absurde' où l'absurde, le tragique et le rituel fonctionneraient ensemble dans le continuum du colonialisme?
AbstractThis article offers a critical reading of Chemin de Fer, a play written by Congolese author Julian Mabiala Bissila and directed by Haitian director Miracson Saint-Val as part of the Quatre Chemins Theatre Festival in Haiti in 2017. It discusses the uses and meanings of the absurd in both the text and the performance, showing its links to the theme of violence as this relates to the Congolese Civil War, the immediate context of the play. The article also shows how Haitian director and actor Miracson Saint-Val grounds his performance in Vodou, using the theory of "ethnodrama" developed by the ethno-psychiatrist Louis Mars. This approach enables us to see how the play lends itself to the juxtaposition of several historical realities, and the possible resonances between the Congolese Civil War and Haitian history and contemporary reality. All of this raises an important question which this paper tries to answer: can we speak of a 'theatre of the absurd' in the context of colonialism, one in which the absurd, the tragic and ritual performance are necessarily intertwined?
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Negritude, Americanization and human rights in Gorée, Senegal: The Maison de Esclaves 1966–2019
By Robin OstowAbstractBased on historical research, and in situ observations, this article examines the history of the Maison des Esclaves as an example of Moyn's argument that interest in human rights arose as a response to the failures of previous idealistic movements, especially nationalism and socialism, and, by the 1970s, the feeling that decolonization had failed. Originating as an expression of Negritude idealism and cultural nationalism, with the Senegalese state's loss of interest in the Maison, the state's larger failure to promote the interests of its inhabitants and ongoing American ties with Senegal's universities and cultural institutions, the Maison shifted its perspective on the slave trade to a human rights approach. This change linked the museum to a supportive international network. But, today, as the Maison's new, human rights-oriented exhibits are still in preparation, they are already being overshadowed by the new Musée des Civilisations Noires, a monumental expression of Negritude and nationalism, supported by the Chinese government. This latest development points to challenges that human rights regimes and museums worldwide may be facing in the coming years.
RésuméFondé sur des recherches historiques et des observations in situ, cet article étudie l'histoire de la Maison des Esclaves en tant qu'exemple de l'argument de Moyn (2017) selon lequel l'intérêt pour les droits de l'homme découlait des échecs de mouvements idéalistes antérieurs, notamment du nationalisme et du socialisme, et, dans les années 1970, du sentiment que la décolonisation avait échoué. Issu d'une expression de l'idéalisme de la négritude et du nationalisme culturel, avec le désintérêt de l'État sénégalais pour la Maison, l'incapacité plus large de l'État à défendre les intérêts de ses habitants et les liens continus des États-Unis avec les universités et les institutions culturelles sénégalaises, la Maison a changé de perspective sur la traite des esclaves à une approche qui se concentrait sur les droits de l'homme. Ce changement a lié le musée à un réseau international de soutien. Mais, aujourd'hui, alors que les nouvelles expositions de la Maison consacrées aux droits de l'homme sont toujours en préparation, elles sont déjà éclipsées par le nouveau Musée des Civilisations Noires, une expression monumentale de la négritude et du nationalisme, soutenu par le gouvernement chinois. Ce dernier développement met en évidence les défis auxquels les régimes et les musées des droits de l'homme et dans le monde entier pourraient être confrontés au cours des prochaines années.
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Repenser sur l'environnement: Une étude écocritique dans Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, Moi, Tituba sorcière… noire de Salem de Maryse Condé et L'Exil selon Julia de Gisèle Pineau
Authors: Evaristus Nkemdilim Ugwu and Vincent Nnaemeka ObidiegwuAbstractFrom the Stockholm conference in Sweden in 1972 to the Chile conference that will take place from 2 to 14 December 2019, the environmental debate provoked by environmental challenges such as climate change continues to be in full swing in all these international meetings. It is obvious that it is an attempt to meet the millennial demands represented by the consequences of climate change such as drought, flood and hurricane among others that ravage not just the West Indian world but humanity in general. It is also true that for some time now, environmental affairs are no longer those of just environmentalists or geographers, writers and literary critics have also stepped up to the scene in protection of the environment. Therefore, this article aims to analyse through ecocritical theory the place of the environment in Jacques Roumain's Gouverneurs de la rosée, Maryse Condé's Moi, Tituba sorciere... noire de Salem and Gisèle Pineau's L'Exil selon Julia. To what extent these writers care for the well-being of the environment? In what way? What are the perspectives of the future advocated by these writers?
RésuméDe conférence de Stockholm en Suède en 1972 jusqu'à la conférence de Chile qui aura lieu du 2 au 14 décembre 2019, le débat environnemental provoqué par les défis environnementaux tels que le changement climatique continue à battre son plein dans toutes ces rencontres internationales. Il est évident que c'est une tentative de répondre aux certaines exigences de la millénaire représentées par les conséquences du changement climatique comme la sécheresse, l'inondation, l'ouragan entre autres qui ravagent non juste le monde antillais mais l'humanité en général. Il est aussi vrai que depuis certain moment, les affaires environnementales ne sont plus celles de juste les environnementalistes ou les géographes, les écrivains et les critiques littéraires ont également montés au créneau par rapport à la protection de l'environnement. De ce fait, cette étude a pour objectif d'analyser à travers la théorie écocritique la place de l'environnement dans Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, Moi,Tituba sorcière... noire de Salem de Maryse Condé et L'Exil selon Julia de Gisèle Pineau. C'est dans cette optique qu'on se demande dans quelle mesure ces écrivains se soucient-ils pour le bien être de l'environnement? De quelle manière? Quels sont les perspectives de l'avenir préconisées par ces écrivains?
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Embodied explorations and migrants' agency: Movements, memory and solidarity in Passages by Émile Ollivier
More LessAbstractThis article argues that Emile Ollivier's 1991 novel, Passages, offers a representation of the migrant's body as a contact zone, as a space of entanglement of several processes of encounter and cultural productivity. The migrant's body will become the space where senses, cultural movements, memories, encounter each other, and the space of intersection of various forces. The body builds itself up at the intersection of the processes at stake, which each part of this article will focus on: movement, memory and solidarity between female migrants. In light of these processes, the migrant characters present in Ollivier's novel will be able to reclaim parts of their agency, previously lost in the wake of their displacements.
RésuméCet article soutient que le roman d'Émile Ollivier, Passages (1991), offre une représentation du corps du migrant comme une zone de contact, un point d'intrication de plusieurs processus de rencontre et de productivité culturelle. Le corps du migrant deviendra alors l'espace au sein duquel les sens, les mouvements culturels, les souvenirs, se rencontrent, et l'espace d'intersection entre des forces variées. Le corps se construit à l'intersection des processus en jeu, sur lesquels chaque partie de cet article se penchera: le mouvement, la mémoire, et la solidarité entre migrantes. A la lumière de ces processus, les personnages de migrants présents dans le roman d'Ollivier pourront récupérer leur agentivité, auparavant perdue à la suite de leurs déplacements.
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