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International Journal of Francophone Studies - Volume 17, Issue 3-4, 2014
Volume 17, Issue 3-4, 2014
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Necropolitical violence and post-independence Guinean literature
More LessAbstractThe first President of the Republic of Guinea, Ahmed Sékou Touré, ruled from independence in 1958 to his death in 1984. Initially admired for his socialist revolutionary policies in the wake of colonial domination, he later emerged as a dictator who ruthlessly crushed opposition. As violence became synonymous with the state and its regime of terror, Guineans lived in an unpredictable world in which any gesture might be interpreted as offensive to the regime and result in their incarceration or death. Drawing on Hannah Arendt’s understanding of the relationship between violence and power and Achille Mbembe’s notion of necropolitics to explore the relationship between violence and authority that characterized Touré’s regime, this article examines the significance of the various narrative strategies adopted by Camara Laye, Alioum Fantouré, Tierno Monénembo and Williams Sassine. These and other Guinean writers have responded to the violence of Touré’s regime by challenging genres, disrupting the linear progression of narratives, playing with language and representing a series of broken and merging characters in their literary work. More than merely documenting the trauma of Touré’s dictatorial rule, this analysis proposes that the novels discussed here are shaped by the violence of the regime at which they level a critique.
Ahmed Sékou Touré, premier président de la République de Guinée, a dirigé le pays depuis l’année de son indépendance en 1958 jusqu’à sa mort en 1984. Initialement admiré pour sa politique révolutionnaire socialiste au lendemain de la domination coloniale, il est devenu dictateur, écrasant impitoyablement son opposition. La violence est devenue synonyme de l’état et de son régime de terreur. Le peuple guinéen vivait alors dans un monde imprévisible dans lequel tout geste pouvait être interprété comme une offense au régime et pouvait mener à leur incarcération ou entraîner leur mort. Partant de l’analyse de Hannah Arendt du rapport entre le pouvoir et la violence et de la notion du pouvoir nécropolitique d’Achille Mbembe pour considérer la relation entre violence et autorité qui a caractérisé le régime de Touré, cet article examine l’importance des diverses stratégies narratives de Camara Laye, Alioum Fantouré, Tierno Monénembo et Williams Sassine. Ces auteurs guinéens, et bien d’autres encore, ont répondu à la violence du régime de Touré en perturbant le genre, en rompant la linéarité des narrations, en jouant avec la langue, et en représentant une série de personnages brisés et fusionnés dans leurs romans. Plus qu’une simple retranscription du traumatisme occasionné par le gouvernement dictatorial de Touré, les romans analysés ici ont été façonnés par la violence du régime sur lequel ils portent un jugement critique.
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Anagrams of annihilation: The (im)possible writing of the middle passage in NourbeSe Philip and Édouard Glissant
More LessAbstractThis article aims to analyse how an event like the Zong massacre and its uncomfortable traumatic memories can be used to investigate and unlock the biopolitical nature of the transatlantic slave economy and its literary representations. Given the centrality of the slave trade in the development of modern capitalist societies, the article questions why and how recent theories of biopolitics – which underscore the ambivalent relation between power and life in modern societies – have avoided considering slavery and the plantation system as pivotal aspects in the genealogy of the contemporary forms of sovereignty and governance. Within this wider framework, the article considers how the specific engagement of several Caribbean writers with the unspeakable core of dehumanization and silencing produced by slavery is paradoxically capable – through a turbulent and painful confrontation with language, memory, ‘bare life’ and the historical unconscious – of developing effective responses to those overwhelming structures. In particular, the work of NourbeSe Philip in her poem Zong! (2008) and Édouard Glissant’s poetic and philosophical confrontation with the abyss of absolute loss show us how writing can specifically engage with the inherent ambivalence of biopolitics: the language of the Law, with its tremendous power of capturing and sometimes undermining or destroying life, and the creative power of language itself to reshape identities and subjects, both on a personal and on a collective level. These openings allow us to imagine and perform empowering and creative relations between life and its forms, which can be considered as attempts to inaugurate an affirmative biopolitics in our present.
Cet article vise à analyser comment un événement tel que le massacre du Zong, avec ses mémoires pénibles, peut fonctionner de manière paradigmatique pour révéler la nature biopolitique de la traite transatlantique et de ses représentations littéraires. Étant donné le caractère central de l’économie de plantation esclavagiste pour le développement des sociétés capitalistes, l’article se demande pourquoi et comment les théories biopolitiques les plus récentes – lesquelles s’interrogent sur la relation entre le pouvoir et la vie dans les sociétés contemporaines – ont évité de considérer l’esclavage et la plantation comme des aspects centraux dans la généalogie des formes contemporaines de la souveraineté et de la gouvernementalité. Dans ce cadre plus large, l’article examine comment l’engagement spécifique de plusieurs écrivains antillais avec le noyau indicible de déshumanisation et de silence qui est au cœur de l’esclavage est capable – à travers un affrontement douloureux avec le langage, la mémoire, l’inconscient historique et la « vie nue » – de développer des réponses effectives à ces structures accablantes. L’impressionnant travail de NourbeSe Philip sur le langage dans son poème Zong ! (2008) et l’affrontement poétique et philosophique de Glissant avec l’abyme de perte absolue du sens, nous montrent comment l’écriture peut faire face à l’ambivalence constitutive de la biopolitique : le langage de la Loi, avec son pouvoir de capture et parfois de destruction de la vie, et la puissance créatrice du langage, capable de refaçonner les identités et les sujets sur un plan individuel et collectif. Ces ouvertures nous autorisent à imaginer et réaliser des dynamiques créatrices entre la vie et ses formes, qu’on peut considérer comme des efforts d’inaugurer une biopolitique affirmative dans notre présent.
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Biopolitics and translation: Edwidge Danticat’s many tongues
More LessAbstractEdwidge Danticat’s novel The Farming of Bones (1998) takes its epigraph from the Bible (Judges). The famous passage about the Shibboleth is indeed the best possible introduction to the novel since ‘le droit de passage, le laissez-passer’ is reserved to people who can be identified as belonging to a certain social and ethnic group because they speak in a certain way. The way a word is pronounced determines whether one lives or dies. From ancient times, when the Gileadites inflicted the Shibboleth test upon the Ephraimites so as to distinguish insiders from outsiders, to 1937 when Dominicans put Haitians to the Parsley test, having them say perejil in the ‘proper’ Dominican way and putting them to death if they could not, such violence is ongoing. This article will use the framework of biopolitics to understand how violence is brought upon the body to exert an authoritarian power as well as how Danticat prolongs the work of her predecessors to offset such violence in a life-sustaining way. It will move across biopolitics, translation, Anglophone and Francophone literature and trauma studies, to understand how the multiple translations further the resistance and enhance the resilience that is at work in the very body of the text.
L’exergue du roman d’Edwidge Danticat The Farming of Bones (1998) est extraite de la Bible (Juges). Le passage bien connu à propos du Schibboleth est la meilleure introduction possible au roman puisque ‘le droit de passage, le laissez-passer’ est réservé à ceux qui peuvent être identifiés comme appartenant à un certain groupe ethnique et social par la façon dont ils parlent. La prononciation d’un mot décidera de la vie ou de la mort. Depuis les temps anciens où les Giléadites imposaient le test du Schibboleth aux Ephraïmites pour distinguer les intrus jusqu’à 1937 où les Dominicains ont utilisé la façon de prononcer perejil pour reconnaître les Haitiens et les mettre à mort à la moindre différence, la même violence se poursuit. Cet article utilisera le cadre de la biopolitique pour comprendre comment la violence est portée sur le corps afin d’exercer un pouvoir autoritaire mais aussi comment Danticat parvient à contrer une telle violence par la prolongation, et la dissémination, du travail de ses prédécesseurs. Il utilisera la biopolitique, la traduction, la littérature Anglophone et Francophone et les études sur le trauma pour comprendre comme les multiples traductions renforcent aussi la résistance et la résilience qui sont au cœur du corps du texte.
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Death and the creole maiden: Do Chita and Youma haunt today’s creolization?
More LessAbstractThis critical reading of Lafcadio Hearn’s novels Chita (1889) and Youma (1890b) argues that Hearn’s conception of the creole, while it inspired the rather optimistic late twentieth-century proponents of the term, was nonetheless haunted by suffering and death. In Chita (1889), which casts the creole as representing a harmonious world of multiplicity (be it ethnic, linguistic, racial, etc.), a cataclysmic storm wipes that world away in the form of a fragile Gulf Coast community. In Youma (1890b), a young woman torn between two worlds tragically ends her own life. Both texts show that for Hearn the Creole is precisely what is disappearing, moribund. The conclusion connects Hearn to the créolistes (who claimed him as an influence) and to that prophet of creolization, Edouard Glissant (who rejects Hearn). It argues that while the créolistes’ conceptions of the Creole are more optimistic, concerned more with the future and less so with death, the term ‘creole’ remains fraught and undecided in their work as in Hearn’s. In doing so, this article challenges the créolistes and Glissant, suggesting that ‘creoleness’ and ‘creolization’ risk becoming unmoored from the Creole, and that Hearn’s agony-ridden legacy lingers on today.
Cette lecture critique des romans Chita: A Memory of Last Island (1889) et Youma: The Story of a West-Indian Slave (1890b) propose que la conception du créole chez Lafcadio Hearn, bien qu’elle soit une inspiration pour les théoriciens du créole plutôt optimistes de la fin du vingtième siècle, était néanmoins hantée par la souffrance et la mort. La conclusion de cette étude relie le travail de Hearn à ceux des créolistes (qui le voyaient comme une source d’inspiration) et du prophète de la créolisation, Edouard Glissant (qui a pourtant rejeté Hearn). Ce faisant, elle montre que malgré le fait que la conception du créole chez les créolistes soit plutôt utopique, le terme « créole » reste tendu et indécis chez eux comme chez Hearn. En conséquence, cet essai entreprend une critique, postulant que la ‘créolité’ et la ‘créolisation’ risquent de perdre leurs amarres avec le ‘créole’, et que le legs de Hearn, marqué par l’agonie, persiste aujourd’hui.
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Creolizing the Caribbean ‘Coolie’: A biopolitical reading of Indian indentured labourers and the ethnoclass hierarchy
More LessAbstractIndentured immigration from India to the Caribbean began after abolition. In the French context, it is estimated that a total of 74,386 people undertook the transoceanic journey. These indentured labourers became known as ‘coolies’, although the term itself is inherently transnational, projective and ambiguous, and carries (to this day) considerable pejorative nuances. Significant differences exist between Anglophone and Francophone Caribbean perceptions of coolies. Whereas in the Anglophone world, authors such as V. S. Naipaul have raised the visibility of coolies, in Francophone Caribbean literature, coolie authors, and indeed coolie protagonists, have occupied an ambiguous, subaltern position. Drawing on Giorgio Agamben’s understanding of the relationship between biopolitics, violence and power, and in particular his concepts of ‘homo sacer’, ‘bare life’ and the ‘state of exception’, this article examines the narrative strategies adopted by Raphaël Confiant and Maurice Virassamy in their contrasting accounts of the coolie experience. The neglected position of the coolie in the complex French Caribbean ethnoclass hierarchy is explored through a biopolitical reading, reassessing questions of marginalization and exclusion to ask to what extent the coolie may be considered ‘creolized’?
L’immigration des engagés de l’Inde aux Antilles a commencé suite à l’abolition de l’esclavage. Dans le contexte français, on estime que 74 386 personnes ont entrepris le voyage transatlantique. Ces engagés furent désignés sous le nom de ‘coolies’, bien que le terme soit transnational, projectif et ambigu, et qu’il transmette, jusqu’à aujourd’hui, des nuances péjoratives. De grandes différences existent entre les perceptions anglophones et francophones des coolies. Dans le monde anglophone, des auteurs tels V. S. Naipaul ont mis en lumière la présence des coolies, tandis que dans la littérature francophone antillaise, les auteurs coolies, voire les personnages coolies, continuent d’occuper une position ambiguë et subalterne. En se référant aux idées de Giorgio Agamben sur la ‘relation entre la biopolitique, la violence et le pouvoir, et surtout à ses concepts d’homo sacer, de ‘la vie nue’ et de ‘l’état d’exception’, cet article traite de la signification des stratégies narratives adoptées par Raphaël Confiant et Maurice Virassamy dans leurs textes sur l’expérience dite ‘coolie’. La position du coolie dans la hiérarchie complexe des ethnoclasses aux Antilles francophones sera analysée à partir d’une lecture biopolitique, qui conduira à une reconsidération de la marginalisation et de l’exclusion du coolie, pour tenter de comprendre enfin dans quelle mesure nous pouvons considérer le coolie comme étant ‘créolisé’.
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‘Ma Face Vanille’: White rappers, ‘Black Music’, and race in France
More LessAbstractIf the meanings of ‘Frenchness’ are highly contested in French culture, then the meanings of whiteness are even more so: France’s ideology of inclusion explicitly rejects racial identifications in favour of the universal notion of ‘Frenchness’. However, whiteness tends to operate as a signifier of Frenchness, and both colonialism and immigration policies have played a crucial role in the consolidation of this identity. These debates are enriched by the consideration of French popular culture, especially hip hop, a black American cultural import. This article demonstrates how scholarship has largely glossed over the question of whiteness in hip hop, and has thus ignored how white rappers negotiate racial privilege while expressing solidarity with their black and Arabe counterparts. The first part of the article provides an overview of discourses surrounding racial authenticity in both American and global hip hop, to show how French rappers adapted the American racial binary to the multicultural French context. The article then draws upon scholarship in the emerging field of whiteness studies in France to locate white rappers’ anti-racist stances within the current structure of French racial politics, arguing that texts and images by some white rap groups give valence to their minority status in hip hop, as a technique to position themselves outside the privilege they are presumed to enjoy as white French people.
Dans la culture française, la signifiance des notions de ‘Francité’ et de ‘blanchité’ est souvent contestée. En France, l’idéologie de l’intégration rejette toute forme d’identification raciale en faveur de l’universalisme français. Pourtant, la blanchité a tendance à impliquer la Francité et le colonialisme ainsi que la politique de l’immigration qui ont joué des rôles importants dans la consolidation de cette identité. En outre, ce débat autour du concept de blanchité est enrichi par la culture populaire ; voire le hip hop, importé de la forme culturelle noire américaine, s’effectue à cause de l’influence de celui-ci. Cet article démontre que les recherches jusqu’à présent ont pour la plupart ignoré la question de la blanchité dans le hip hop. Également, ils n’ont pas tenu compte de comment les rappeurs blancs négocient leur privilège racial en même temps qu’ils expriment la solidarité avec leurs pairs des rappeurs Noirs et Maghrébins. La première partie de cet article résume les discours au sujet de l’authenticité raciale dans le hip hop américain et mondial pour éclairer comment les rappeurs français ont adapté la binarité raciale américaine au contexte multiculturel français. Ensuite, l’on situera les positions anti-racistes des rappeurs blancs dans la structure actuelle de la politique raciale en France, en affirmant que les textes et les images adoptés par certains rappeurs impliquent leur statut minoritaire dans le domaine du hip hop français--une technique utilisée pour se situer en dehors du statut privilégié--l’on présume qu’ils bénéficient en tant que Blancs.
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Fortress Europe: Identity, race and surveillance
More LessAbstractRecent realignments of the global geopolitical landscape have further exacerbated the plight of migrants, displaced as they have been by repressive dictatorships, social upheaval and the lingering consequences associated with conflict and political turmoil, inducing children, women and men to board makeshift and unseaworthy crafts in an attempt to reach the Mediterranean shores of Europe. These ocean crossings have been punctuated by images of shipwrecks and bodies washed ashore. Yet, comprehensive efforts continue to be made to harmonize policy between EU member states in order to further restrict migration. Additionally, attempts have been made to promote a sense of shared identity, for the most part through recourse to exclusionary mechanisms that have fastened on the non-Europeanness of Third Country Nationals. Far Right political parties have been especially adept at exploiting these cultural and social fractures, and recent electoral successes have resulted in their policy agendas being further mainstreamed as other political parties have recognized the incontrovertible appeal of their arguments. The founding principles of the European Union now find themselves subjected to scrutiny as observers monitor the capacity of the institution to address these twenty-first-century challenges.
De récents réalignements dans le paysage géopolitique mondial ont exacerbé la détresse des migrants qui sont déplacés par des dictatures répressives, des bouleversements sociaux, et les conséquences persistantes des conflits et de l’agitation politique. Par conséquent, enfants, femmes et hommes tentent d’atteindre les rivages méditerranéens de l’Europe dans des embarcations improvisées et précaires. Ces traversées de l’océan ont été ponctuées par des images de naufrages et de corps échoués sur le rivage. Cependant, de vastes efforts continuent d’être faits pour harmoniser la politique entre les membres des états de l’Union européenne afin de restreindre davantage les migrations. De plus, des tentatives ont été entreprises pour promouvoir un sens de l’identité partagée, en majeure partie à travers un recours aux mécanismes exclusifs liés à la non-européanité de ressortissants de pays tiers. Les partis politiques de l’extrême droite ont été particulièrement adeptes dans l’exploitation de ces fractures culturelles et sociales. Par suite de récents succès électoraux, leurs agendas politiques ont été récupérés par des partis politiques dominants qui ont reconnu l’incontestable attrait de leurs arguments. Les principes fondateurs de l’Union européenne se trouvent maintenant remis en question car les observateurs surveillent la capacité de ces institutions à répondre aux défis du XXIème siècle.
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